- monomane
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• 1829, -1834; de monomanie1 ♦ Vieilli Qui a une idée fixe, une obsession.2 ♦ Qui a une manie, un goût exclusif, une habitude dominante. N. « Fini les monomaniaques, vive les éclectiques ! » (Le Point, 1990).monomane ou monomaniaqueadj. et n. PSYCHOPATHOL Relatif à la monomanie; atteint de monomanie.|| Subst. Un(e) monomane ou monomaniaque.⇒MONOMANE, adj. et subst.A. — PSYCHIATRIE., vieilli. [Correspond à monomanie A] (Celui, celle) qui est atteint(e) de monomanie. Je l'ai vue s'entretenir longtemps avec un misérable monomane qu'on nous amena ces jours derniers, et qui est travaillé d'un diable bleu fort étrange (NODIER, Fée Miettes, 1831, p.182). La solitude rend les femmes hystériques ou monomanes (GONCOURT, Journal, 1861, p.968).B. — [Correspond à monomanie B]1. (Celui, celle) qui est dominé(e) par une obsession, une idée fixe. Hinton qui est un savant mathématicien anglais, peut être considéré comme le grand-prêtre, quelque-uns diront peut-être le monomane de l'espace (MAETERL., Vie espace, 1928, p.59). Monomane d'une perfection formelle et chercheur d'absolu, Brancusi part d'une tête pour arriver, par suite d'une série de simplifications et d'éliminations, à l'ove ou à la sphère (Arts et litt., 1936, p.10-4):• ♦ Le dada est peut-être le plus grand besoin de l'homme: ce grain de folie est comme le sel de la vie. Il faut absolument qu'un homme soit monomane, ait une pensée fixe qu'il ramène, digère et remâche sans cesse comme un bétel, à propos d'un jardin, d'une bâtisse, d'une collection, d'une femme.GONCOURT, Journal, 1859, p.644.2. (Celui, celle) qui a des habitudes bizarres, agaçantes ou irritantes pour l'entourage. Malgré ton caractère de rabat-joie, de vieux garçon monomane et sans patience, tu es tout de même gentil (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.119).REM. Monomaniaque, adj. et subst., psych., vieilli. a) Adj. et subst. Qui est atteint de monomanie. Synon. monomane. Fou monomaniaque. On doit distinguer deux espèces de monomanie: l'une est instinctive et porte le monomaniaque (...) à des actes instinctifs, automatiques, qu'aucun raisonnement ne précède; l'autre est raisonnante (Journal de méd. et de chir. pratiques, 1834, V, 86 ds QUEM. DDL t.8). b) Adj. Qui a le caractère ou qui se complique d'une monomanie. Hystérie monomaniaque. L'obsession de la femme aimée devint tout de suite pour lui aigue, monomaniaque. Il souffrait de son absence et de sa présence, irrité qu'elle ne fût pas là à toute heure (M. PRÉVOST, Les Demi-vierges, Paris, Lemerre, 1894, p.287).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. Subst. 1829 «personne atteinte de monomanie» (BOISTE). B. Adj. 1831 «atteint de monomanie» (BALZAC, Peau chagr., p.259). Dér. de monomanie; suff. -mane2. Fréq. abs. littér.:28.
ÉTYM. 1829, monomane; monomaniaque, 1839; de monomanie.❖♦ Vx ou littér. Atteint de monomanie (→ Menacer, cit. 7). — N. || Un, une monomane ou monomaniaque. ⇒ Maniaque (→ Idée, cit. 37).1 On sait, en effet, à quelles déplorables extrémités se portent quelquefois ces Anglais monomanes sous la pression d'une idée fixe. Aussi Passepartout, sans en avoir l'air, surveillait-il son maître.J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 314.2 L'obsession de la femme aimée devint tout de suite pour lui aiguë, monomaniaque.Marcel Prévost, les Demi-vierges, III, 3.3 Et lui, cet inconnu, qui, tout seul, avait creusé douze ans, quinze ans, et qu'on traitait de fou, de monomane (…)F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 232.
Encyclopédie Universelle. 2012.